Milieux, Êtres et Territoire de l’Arc JURAssien.
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Curiosités.....

"du latin curare, prendre soin de, veiller à" nous dit notre bon vieux Gaffiot. Mots de la même famille : sinécure, curé, curatif, curieux, manucure…

Et, là, vous ne comprenez plus : « quel est le rapport avec Mêta Jura ? »

C’est simple… vous êtes dans une rubrique de découvertes… pour partir à la découverte, il faut être curieux, aller chercher les curiosités visibles et cachées. C’est ce à quoi nous vous convions ici…

Et nous retrouvons la vraie curiosité ; non pas celle qui s’insinue, qui observe et espionne. Non ! mais au contraire celle qui cherche à prendre soin de ce qu’elle découvre, à veiller à la pérennité de ces petites choses fragiles que la nature ou les hommes ont laissées à la postérité…

D’autres curiosités vous appellent : sachez les découvrir, les partager, les sauvegarder… Vaste ambition… Ce n’est pas une sinécure !

Et pour en savoir plus, nous vous conseillons ci-dessous quelques ouvrages intéressants sur le Jura et ses voisins.

 

Généralités

L’Arc jurassien. Histoire d’un espace transfrontalier
Jean-Claude Daumas et Roland Tissot (dir.). Vesoul, Maé-Erti et Yens-sur-Morges, Cabédita, 2004, 294 pages illustrées.
ISBN France 978-2-84617-084 ; ISBN Suisse 978-2-882954-152
Suisses et Jurassiens, Jurassiens et Français, sans doute. Mais y a-t-il des Jurassiens ? De part et d’autre de la frontière, on a grandi avec le sentiment d’appartenir à un ensemble organisé selon des principes et des attitudes qu’elle matérialise très clairement. Elle s’érige même en un mur quasi infranchissable quand on parle politique, administration, armée. Mais, de part et d’autre de la frontière, on a le sentiment d’appartenir à un seul espace quand on parle travail, culture, sensibilité ou sentiment. C’est le paradoxe d’une situation qui fait cohabiter ces deux sentiments : être différent tout en étant identique.
Le Massif jurassien est présenté sous divers aspects par des spécialistes français et suisses : géologie, préhistoire, histoire politique, économique (agriculture, transports, échanges), et industrielle au Moyen Age, à l’Epoque moderne et aux XIXe et XXe siècles.

 


 

 

Ecologie

  • En janvier 2021, M. Magny a sorti de presse un abrégé de cet ouvrage intitulé l'anthropocène dans la collection Que sais-je, sciences, n° 4209, 128 p. au prix de 9 €. Code ISBN: 978-2-7154-0552-3

 

Aux racines de l'Anthropocène ; une crise écologique reflet d'une crise de l'homme

Michel Magny

Editions Le Bord de l'Eau, 33310 Lormont, 2019, format 16,5x23 cm, 386 p., 38 figures et graphes, glossaire et bibliographie. ISBN978-2-35687-630-0

Michel Magny a été directeur de recherches au CNRS. Il a oeuvré au Laboratoire de Chrono-Ecologie de l'Université de Franche-Comté à Besançon et a effectué certaines de ses recherches sur les sédiments des lacs jurassiens tels que Chalain, Clairvaux, Neuchâtel, etc.

L'Arc jurassien, petite entité terrestre, n'échappe pas à la vie du globe et les réflexions proposées dans ce volume nous concernent bien sûr aussi. Nous emprunterons  à la revue En Direct, le journal de la Recherche et du Transfert de l'Arc jurassien, n° 282, mai-juin 2019 les lignes qui suivent :

Il est grand temps que l’Homme se réconcilie avec la nature, et pour cela il doit aussi se réconcilier avec lui-même. Ignorant qu’il allait ainsi devenir sa propre menace, l’Homme a pris en otage son environnement, asseyant sa position au-dessus des autres espèces, usant et abusant de ressources qu’il pensait inépuisables. Mais ce mode de relations entre les hommes et la nature semble bien être le miroir des relations que les humains ont développé entre eux. « Une crise écologique reflet d’une crise de l’homme », le parallèle est mené par Michel Magny, directeur de recherche CNRS en paléoclimatologie à l’université de Franche-Comté, auteur de l’ouvrage Aux racines de l’Anthropocène.

Si l’Anthropocène est bien cette récente période dans laquelle nous sommes entrés avec la révolution industrielle, s’il est bien cette monstrueuse anomalie où, pour la première fois dans l’histoire de la planète, l’être humain a pris le pas sur la nature comme facteur de bouleversement, les racines du mal qui pourrait emporter tout à la fois l’Homme et l’écosystème terrestre sont à rechercher bien plus loin dans son histoire. Une démonstration étonnante, nourrie des apports des travaux de très nombreux scientifiques, et qui suggère que trouver les clés pour sortir de la crise, c’est choisir d’habiter la Terre autrement.

Le modèle de la Modernité préfigure l’Anthropocène

Les chasseurs-cueilleurs du paléolithique1 avaient adopté un régime d’autosuffisance et une organisation susceptibles de répondre à des besoins bien identifiés. Peu d’échanges, pas de dette ni donc de dépendance : ces conditions étaient le gage de « sociétés relativement pacifiques et économiquement égalitaires. » L’art pariétal, emblématique de cette période, témoigne d’une vision du monde excluant toute forme de hiérarchie entre les hommes et les animaux. L’Homme quitte ce relatif équilibre voilà quelque 11 000 ans, à l’avènement du néolithique et du développement d’une économie de production avec l’agriculture et l’élevage. Se nourrir signifie désormais travailler, et la constitution de stocks génère compétition et parfois violence pour accéder aux ressources. L’échange et la richesse posent bientôt les bases de nouveaux fonctionnements sociaux. C’est au néolithique qu’apparaissent la domination politique, bientôt aux mains d’élites, et le pouvoir économique, fondé sur des relations de créancier à débiteur, l’ensemble amenant, avec l’accroissement des populations, à la constitution des premiers États. Les techniques se développent, encouragées par une stratification sociale auparavant peu marquée. « Tout est en place pour que se créent de nouvelles relations Homme/Environnement. »

Issue de l’Antiquité et du christianisme, lequel propose une vision très anthropocentrique de la nature, la Modernité naît avec la Renaissance puis s’inspire de l’esprit libéral des Lumières. Dès le milieu du XVe siècle, les Européens, par le biais de la conquête du Nouveau Monde et de la colonisation, imposent le modèle occidental sur l’ensemble de la planète. La fin du XVIIIe siècle marque définitivement le passage d’un monde agricole et artisanal à un monde tourné vers le grand commerce et l’industrie. C’est aussi ce passage qui marque les débuts de l’Anthropocène, terme défini au début des années 2000 par le prix Nobel de chimie Paul Crutzen. Dès lors, les activités humaines, favorisées par la pression démographique et le développement technologique, auront une répercussion sans précédent sur l’équilibre des écosystèmes. Le phénomène s’accentue depuis 1950, début d’une période qualifiée de grande accélération, avec un accroissement sans précédent de la production économique.

En finir avec la domination de l’économie

La population de la Terre en 1700 est estimée à 700 millions d’habitants, atteint 1 milliard en 1800, 4,4 milliards en 1980, 6 milliards en 2000 et 7 milliards 15 ans après. L’Homme domine la planète comme jamais auparavant, menaçant la survie des autres espèces dans une compétition sans merci et un paysage complètement transformé et artificialisé. À la pression démographique s’ajoute la pression consumériste. Pour n’en citer qu’un exemple, dans le monde occidental, 3 à 4 kg de poisson étaient consommés par personne en 1950, 20 kg aujourd’hui. Le trafic aérien a été multiplié par 4 en 20 ans. Les inégalités entre humains se creusent, exacerbant les tensions. Les deux limites planétaires les plus cruciales que sont le climat et la biodiversité sont en passe d’être franchies, menaçant de faire basculer les écosystèmes hors de leur trajectoire naturelle. On sait que les dérèglements observés aujourd’hui peuvent avoir des conséquences destructrices à très long terme. Le décalage entre hausse des températures, taux de CO2 dans l’atmosphère et temps de réponse du niveau des mers laisse par exemple craindre que, passé un seuil critique d’émissions, la montée des eaux se poursuive pendant 10 millénaires après une première phase de hausse accélérée. La question du réchauffement climatique, pas plus que celle de la biodiversité, ne saurait être résolue par la technologie et l’ingénierie. Il s’agit pour l’auteur « de venir au cœur du problème, de s’interroger sur notre modèle de développement économique et technologique issu de la Modernité. »

Si le modèle des sociétés paléolithiques n’est plus prolongé que par quelques ethnies à travers le monde, il porte néanmoins des enseignements dont il est possible de s’inspirer : briser la verticalité qui conduit à la destruction de la nature et des sociétés, mettre fin au mythe de la croissance infinie et enfin admettre la réalité terrestre et ses limites. « Bifurquer pour éviter l’effondrement implique une vraie rupture avec l’économie et sa prééminence, et signifie redonner vie au politique. » En novembre 2017, dans la revue Bioscience, 15 372 scientifiques de 184 pays signaient ensemble un article, un appel se concluant par ces mots : « Il sera bientôt trop tard pour dévier de notre trajectoire vouée à l’échec, et le temps presse. »

Le livre de Michel Magny met au service de tous et de cette cause un large éventail de connaissances, de démonstrations et de réflexions pour comprendre le phénomène anthropocène, et espérer trouver la clé vers un monde différent.

1 Paléotlithique supérieur : 45 000 à 12 000 BP (before present)

 

 

Climat

 

 Histoire du climat en Franche-Comté, du Jurassique à nos jours

Vincent Bichet, Emmanuel Garnier, Pierre Gresser, Michel Magny, Hervé Richard et Bruno Vermot-Desroches, tous universitaires et CNRS, sauf le dernier, chef du centre météorologique de Besançon.
 Avec la collaboration de Christophe Cupillard et d'Emilie Gauthier, également chercheurs universitaires.
Editions du Belvédère, Pontarlier, 2015, format 15x24, 236 pages, 89 figures (cartes, graphiques, illustrations), glossaire et bibliographie. Prix : 23 €. ISBN : 978-2-88419-384-9
Les questions liées au climat et à son évolution ne peuvent plus laisser indifférent aujourd'hui. Et parler du réchauffement climatique implique de savoir ce qui s'est passé avant, sur une longue période. C'est ce qui est abordé dans cet ouvrage riche d'une iconographie très claire, au cours de 5 chapitres chronologiques : du Jurassique à la fin de la dernière glaciation, de l'Holocène à l'Anthropocène (de -10000 à +2000), au Moyen-Age, de 1500 à 1850, et de 1850 à demain. Le fait de traiter du sujet sur une petite région permet à la fois d'aborder les phénomènes à l'échelle de la planète et de voir ses effets sur le plan local, peut-être plus de l'Arc jurassien que de la seule Franche-Comté.
Les liaisons avec l'histoire humaine dans la région, que ce soit au cours de la Préhistoire ou pendant les périodes historiques, donnent un caractère très particulier à des approches à l'origine plutôt scientifiques. Force est de constater que l'homme a toujours du et su s'adapter, non sans mal parfois.
Bref, un ouvrage incontournable devant figurer dans toute vraie bibliothèque !

Le climat du Jura. Le soleil et la pluie racontés par des jurassiens

Jacques Cuaz, Georges Lambert, Pascal Bonnetant, Michel Cottet et Cyril Mouillot
Aréopage, Lons-le-Saunier, 2017, 184 pages, format 22 x 25, 151 illustrations, bibliographie et index des lieux et termes scientifiques. Prix : 36 €. ISBN : 978-2-36649-043-5
Le réchauffement auquel nous assistons est un aléa dans une tendance multimillénaire au refroidissement. Tendance qui s'inversera dans plusieurs millions d'année. Dans la première partie de cet ouvrage sont exposées les règles qui gouverne le climat de la Terre et plus spécifiquement celles qui ont trait à la frange orientale de l'Atlantique. Dans la deuxième partie, les auteurs mentionnent certains faits archéologiques et historiques que les sciences d'aujourd'hui décrivent avec une précision insoupçonnable il y a peu. Enfin, en troisième partie, un grand nombre de graphiques météorologiques détaillent comment, ces dernières 150 années, la température et la pluviosité ont évolué, de manière un peu chaotique, vers le réchauffement.
 
 
 
 

Géologie

 

Jurassique…Jura. Métamorphoses d’un paysage


Pierre Hantzpergue et Vincent Bichet (dir.). Lons-le-Saunier, Centre jurassien du Patrimoine et Porrentruy, Société jurassienne d’Emulation, 2007, 112 pages et 1 DVD avec le film de Jean-Luc Bouvret Sur la piste des dinosaures jurassiens.
ISBN France 2-905854-47-2 ; ISBN Suisse 2-940043-35-3
Prix: 30.00 CHF , 20.00 € (épuisé)


Ouvrage trilingue (français, allemand, anglais), comme le film, pour tout public, retraçant en quelques grands traits l’histoire du Massif jurassien, depuis sa formation jusqu’à l’époque glaciaire, et l’évolution de sa faune par le biais des fossiles, des premiers dinosaures aux mammouths. Illustration riche et didactique, cartes.
Cet ouvrage a été conçu pour accompagner l’exposition Paléomania, sur la piste des paléontologues dans l’Arc jurassien, Chevenez 2007, Arinthod 2008.
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 Montagnes du Jura, géologie et paysages
Vincent Bichet et Michel Campy. Besançon, Néo-éditions, 2008, 304 pages.
ISBN 978-2-9147-4161-3
Prix : 39.00 €


La quatrième édition parue en 2013 montre le succès de cet ouvrage, véritable bible du Massif jurassien, de sa géologie et de sa géomorphologie. Tous les aspects sont traités en double-pages, dans un langage d’accès facile, et riche d’une iconographie soignée et didactique : le lecteur peut donc aborder divers aspects de l’histoire des roches, de leurs plissements, de leur érosion, de leur exploitation, des périodes des dinosaures ou des glaciations, etc., sans peine, en zappant d’un sujet à un autre.


Archéologie

 

Les derniers chasseurs-cueilleurs (13000 – 5500 av. J.-C.) dans le massif du Jura et ses marges

Christophe Cupillard et Annick Richard (dir.). Lons-le-Saunier, Centre jurassien du Patrimoine, 1998, 230 pages, illustrations.
ISBN 2-905854-25-1
Prix : 12.00 €


Dans le cadre d’une exposition, recueil de nombreuses contributions dues à des spécialistes, passant en revue le milieu géologique, climatique et végétal immédiatement après la dernière glaciation, les divers sites jurassiens fréquentés par les hommes de cette époque et les replaçant dans le contexte plus vaste de l’Europe occidentale. Coutumes, techniques et économies sont aussi abordées.

 

 

 


 
L'Age du Fer dans le Jura
Actes du XVe colloque de l’Association française pour l’étude de l’Âge du Fer, Pontarlier et Yverdon-les-Bains, 912 mai 1991. Gilbert Kaenel et Pierre Curdy (réd.). Lausanne, Bibliothèque historique vaudoise, 352 p. (Coll. Cahiers d’archéologie romande, 57).
ISBN 2-88028-057-5
Prix : 91.00 CHF
Recueil de 30 communications présentées par des spécialistes lors des journées du colloque en deux parties chronologiques distinctes, le Premier, puis le Second Age du Fer. Ces diverses contributions traitent aussi bien de sites (habitats, refuges, nécropoles, sépultures, etc.) d’objets particuliers, que d’évolution culturelle et d’occupation de l’espace jurassien.
L’âge du Fer dans l’Arc jurassien et ses marges. Dépôts, lieux sacrés et territorialité à l’âge du Fer
Actes du XXIXe colloque international de l’Association française pour l’étude de l’Âge du Fer, Bienne, 5-8 mai 2005. Philippe, Barral, Alain Daubigney, Cynthia Dunning, Gilbert Kaenel et Marie-Jeanne Roulière-Lambert (dir.). Besançon, Presse universitaire de Franche-Comté, 2007, 2 volumes, 892 pages, illustrations.
ISBN 978-2-84867-201-4
Prix : 50.00 € les 2 volumes


Actes en 2 volumes. Le premier, avec 25 contributions, traite de l’Arc jurassien et de ses marges à l’Age du Fer. Le second, thématique, de 44 articles, présente aussi quelques études sur des sites jurassiens, notamment à propos du site neuchâtelois de La Tène.
 
Premières Journées Archéologiques Frontalières de l'Arc Jurassien. Actes. Delle-Boncourt, 21-22 octobre 2005 Mandeure, sa campagne et ses relations d’Avenches à Luxeuil et d’Augst à Besançon. Actualités archéologiques régionales
Cécile Bélet-Gonda, Jean-Pierre Mazimann, Annick Richard et François Schifferdecker (dir.) Presses universitaires de Franche-Comté, Besançon (ALUFC, Esa 10) et Office de la Culture et Société jurassienne d’Emulation, Porrentruy (CAJ 20), 2007, 328 p.
ISBN France : 978-2-84867-187-1 ; ISBN Suisse : 978-2-88436-018-0
Prix : 48 CHF ; 30 €
Les Journées Archéologiques Frontalières de l'Arc Jurassien sont nées du souhait des archéologues sis de part et d'autre de la frontière franco-suisse de consolider leurs relations et de se retrouver tous les deux ans pour s'informer et faire part de leurs recherches portant sur l'Arc jurassien et ses abords immédiats. Pour symboliser l'aspect binational, ces journées sont organisées à Delle (Ter. de Belfort, F) et Boncourt (Jura, CH), deux petites cités voisines. Elles ont eu lieu pour la première fois les 21 et 22 octobre 2005, et ont réuni plus de 200 participants; le présent ouvrage, publié en co-édition par les Annales Littéraires de l'Université de Franche-Comté et les Cahiers d’archéologie jurassienne, en relate les études et débats, divisés en deux parties. 
La première reflète les propos tenus sur les villes et colonies gallo-romaines de Mandeure, d'Augst et d'Avenches et plus particulièrement sur les relations entre temples et théâtres au sein de ces agglomérations. Les traditions gauloises sont mises en évidence. Elle réunit encore diverses contributions sur le monde gallo-romain de la région.
La seconde partie est consacrée aux actualités archéologiques régionales de l'Arc jurassien et propose des études allant du Moustérien de la grotte de Gigny (Jura, F) à la verrerie du XIXe siècle de Rebeuvelier (Jura, CH). Quasiment toutes les époques sont abordées, dans une grande variété de thèmes: silex mésolithique à Bure (Jura, CH), dépôts d'objets métalliques et incinérations de l'Age du Bronze en Alsace, habitats et forge de La Tène dans le canton du Jura, sanctuaire gallo-romain du Chasseron (Vaud, CH) et autres sites de hauteur de l'Antiquité tardive dans le département du Jura, habitats au haut Moyen Age et sépultures des élites aux temps mérovingiens, etc.
Bref, un vaste panorama qui montre à quel point ce type de manifestation et de publication est important pour une région aussi riche et diversifiée que l'Arc jurassien.

Deuxièmes Journées Archéologiques Frontalières de l'Arc Jurassien. Actes. Delle-Boncourt, 16-18 novembre 2007 ; Le peuplement de l'Arc jurassien de la Préhistoire au Moyen-Age

Annick Richard, François Schifferdecker, Jean-Pierre Mazimann et Cécile Bélet-Gonda (dir.) Presses universitaires de Franche-Comté, Besançon (ALUFC 916, Esa 21) et Office de la Culture et Société jurassienne d’Emulation, Porrentruy (CAJ 21), 2013, 588 pages, ill. et cartes.
ISBN France : 978-2-84867-458-2 ; ISBN Suisse : 978-2-88436-028-9
Prix : 52 CHF ; 42 €


Ces deuxièmes rencontres entre archéologues des deux versants de l'Arc jurassien ont été consacrées à une synthèse du peuplement de cette chaîne de montagnes, du Moustérien au XVIIIe siècle, soit pendant plus de 100'000 ans .

Cet ouvrage se subdivise en trois parties :
- Les chasseurs-cueilleurs, du Paléolithique moyen au Mésolithique final;
- La conquête du sol, du Néolithique à l'Age du Fer;
- Le partage du territoire, depuis l'Epoque romaine.
Ces parties font aussi l'objet d'approches synthétiques de l'environnement, soumis autant au climat qu'aux impacts humains.
Chaque période archéologique fait l'objet d'une synthèse accompagnée de quelques textes liés à des particularités locales ou régionales, relatives à de nouvelles études ou de nouvelles découvertes.
On constate que depuis les temps les plus reculés, la montagne a été franchie dans un sens comme dans l'autre, dès que les conditions climatiques le permettaient. Au contraire, l'habitat pérenne dans les vallées sommitales  n'apparaît que tardivement, même si des sites révèlent des traces de passages et d'exploitations diverses à toutes époques.
Ainsi, pour la première fois une synthèse est tentée, mais on relève tout au long de ces études que des efforts doivent encore être faits, autant par les archéologues franc-comtois que par ceux de Suisse romande pour "accorder leur violon". On relève malheureusement encore trop de cartes de répartition partielles consacrées aux sites des entités politiques actuelles et non à une phase chronologique définie.
 
Cet ouvrage constitue néanmoins une somme de données incontournables pour la suite des recherches sur l'archéologie de l'Arc jurassien et fera date.



 

Histoire

 
Guerre et frontières. La frontière franco-suisse pendant la Seconde Guerre mondiale
Robert Belot (dir.), Claude Hauser, Francis Python, Laurent Tissot, Panazol, Éditions Lavauzelle, 2006, 366 p. (coll. Histoire, mémoire et patrimoine).
ISBN: 2-7025-1306-9
Prix: 39.00 CHF , 29.00 € , 39.00 $


Au cours de la Seconde Guerre mondiale, tous les acteurs politiques du moment (suisses, allemands, français et italiens) s’efforcent de transformer la frontière en limite infranchissable et surveillée. Qu’en est-il dans les faits ?
Les politiques coercitives menées ont-elles réussi à rompre les flux traditionnels à travers la frontière ? Comment circulent les biens, les personnes, les renseignements ? Est-ce que des flux clandestins se mettent en place ? Et si oui comment s’organisent-ils pour venir en aide aux persécutés ou aux résistants ?
Mais la frontière en guerre est aussi un lieu de mémoire. Le livre aborde donc la question de la société frontalière et de la mémoire. Comment la société frontalière s’est-elle souvenue de cette histoire émaillée de drames et de compromissions, mais aussi de remarquables actes de courage et de sauvetage ? L’épreuve de la guerre et les solidarités créées dans l’extrême ont-elles été de nature à renforcer cette identité régionale après-guerre ?
Le livre dépasse le cadre des histoires nationales traditionnelles pour porter des regards croisés sur la frontière. Il est issu d’un colloque qui s’est tenu à Porrentruy en avril 2005 et son originalité est non seulement d’avoir réuni des historiens suisses et français, mais aussi des chercheurs et des acteurs d’autres pays, qui introduisent des perspectives différentes notamment celles des Allemands, des Italiens, des Américains et des Anglais.

 
 
Une frontière entre la guerre et la paix. Les échanges au quotidien autour de l’Arc jurassien (1937 – 1945)

Christian Favre. Neuchâtel, Editions Alphil - Presses universitaires suisses, 2010, 528 p. (coll. Histoire).

ISBN 978-2-940235-71-1
Prix: 59.00 CHF , 42.00 € , 69.00 $


Menaces, brimades et assassinats. La Libération n’a rien d’une partie de plaisir pour les Suisses de Franche-Comté, pris de plein fouet dans les mailles de l’épuration. A Berne, les autorités diplomatiques ne comprennent pas la violence qui s’abat sur leurs compatriotes, à l’heure ou la France multiplie les manifestations pour dire toute sa reconnaissance envers la Suisse solidaire.
 
   
Les Forêts des Salines. Gestion forestière et approvisionnement en bois des salines de Salins (Jura) au XVIe siècle
Patricia Guyard.
 
Les historiens connaissent, comme les industriels, l’importance vitale et les enjeux de l’approvisionnement en combustible des usines à feu mais, étudiant cette question, ils se heurtent en général, au-delà des trois derniers siècles, au manque d’archives pouvant dévoiler les mécanismes d’approvisionnement mis en oeuvre et leurs résultats. Le même défaut de documents rend aussi difficile l’étude de la gestion forestière passée, des usages agricoles, industriels et individuels du bois, et des conséquences induites par ceux-ci.
Les deux principales salines comtoises, établies à Salins, la Grande Saunerie et le Puits à Muire, permettent de telles études dès la fin du XVe siècle, conjointement sur l’usage industriel du bois et sur tout ce qui touche à la gestion forestière. En effet, les différences de leur statut, domanial ou privé, et de leur gestion, en régie ou déléguée à un entrepreneur, ainsi que leur contrôle, par les héritiers des comtes de Bourgogne et les instances souveraines pour la première, par les seigneurs laïcs et les maisons religieuses propriétaires pour la seconde, ont produit une abondance d’archives différenciées dont beaucoup sont encore conservées. Dans celles-ci, la gestion forestière occupe une place importante, déterminée par le volume et le coût du bois consommé, et par l’impact de cette consommation sur les forêts et l’activité économique du pays de Salins.
Cette édition critique de documents originaux centrée sur le XVIe siècle, période où la forêt comtoise reste peu étudiée, vise à ordonner ces archives concernant la forêt et son exploitation, et à offrir aux chercheurs l’essentiel de leur substance. S’y lisent des pratiques sylvicoles empiriques, des principes d’aménagement forestier avant le milieu du XVIe siècle, des stratégies d’entreprises et des pans entiers de l’économie rurale, industrielle et urbaine.
Introduction, présentation des chapitres d’édition, cartes, tableaux d’identification des bois cités, photos de documents édités, lexique, glossaire et bibliographie complètent les outils mis à la disposition des lecteurs pour s’approprier ces textes à la fois austères et savoureux du XVIe siècle.
L’histoire locale trouvera dans les comptes de bois coupé, les marchés et les visites des forêts une documentation riche et inhabituelle sur l’environnement forestier et sur l’activité de tout un pays et de sa population.
L’histoire comparée et l’histoire régionale de la forêt et de l’industrie y trouveront des documents comptables permettant une vue d’ensemble de l’économie du bois, des textes législatifs et réglementaires, et des procédures de réforme et de contrôle avec de nombreux et importants documents descriptifs de la forêt et des pratiques de l’exploitation dans un contexte de tension continuelle sur les approvisionnements.
Tome 1. 456 pages : ÉDITIONS DE TEXTES ORIGINAUX
1.Législation et réglementation forestière
2.Mécanismes et stratégies d’approvisionnement en bois de la grande saunerie de Salins
3.Les réformes de l’exploitation des bois affectés à la grande saunerie de Salins
4.L’approvisionnement en bois du puits à muire de Salins
5.Visites de forêts domaniales du comté de Bourgogne et de la Maison de Chalon
Tome 2. 288 pages : INTRODUCTION GÉNÉRALE DE L’ÉDITION – PRÉSENTATION DES CHAPITRES D’ÉDITION DE TEXTES – ANNEXES AUX CHAPITRES D’ÉDITION DE TEXTES (Glossaire – Lexique – Bibliographie – Photographies de documents édités – Tableaux et cartes en couleurs)
Format
17 x 24 cm
Prix des deux tomes : 55 €
Frais de port et d’emballage : 6 €
 
Forêts des salines
Patricia Guyard, archiviste paléographe, docteur en histoire médiévale, est actuellement directrice des Archives départementales du Jura.
Dans ses postes successifs d’adjointe des Archives du Doubs, puis directrice des Hautes-Alpes et du Jura, elle a collecté, classé, inventorié et étudié notamment les fonds d’archives des Eaux et Forêts, de l’Office national des forêts et de la Restauration des terrains en Montagne
 

Histoire de l'Art
Sculpteurs et artisans du mobilier religieux comtois au XVIIIe siècle
Jean Courtieu, ancien directeur des Archives départementales du Doubs.
Ce recueil de biographies et de documents concernant les oeuvres des sculpteurs et des artisans, qui ont travaillé à la décoration des églises au XVIIIe siècle en Franche-Comté, apporte une importante contribution à la connaissance d’oeuvres qui se trouvent généralement en ensembles cohérents dans les monuments pour lesquels elles ont été réalisées.
Ce dictionnaire biographique est fondé principalement sur un recensement systématique des constructions et de la décoration des églises au XVIIIe siècle dans le Doubs et, dans une moindre mesure, dans les autres départements comtois. Le recensement a été fait d’après les sources maintenant habituelles des archives de l’Intendance, des maîtrises des Eaux et Forêts et des communes.
Le recueil qui en a été fait, classé par communes, contient les travaux et les commandes de mobilier d’église connus par les archives et il est enrichi de photographies faites sur place. Il a permis d’identifier les auteurs d’un grand nombre de décorations d’églises et de resserrer le cadre de la recherche des autres. Il a été ainsi la base d’autres recherches faites en particulier dans les archives notariales pour retrouver les marchés de sculpture et de menuiserie et enrichir les biographies de sculpteurs qui forment cet ouvrage.
Les lecteurs auront ainsi entre les mains les parties essentielles des marchés et d’autres documents qui établissent de façon certaine qui a sculpté tel retable ou telle chaire, quand et pour répondre à quelle demande. On sort donc, pour les sculptures et le mobilier concernés, du système des attributions incertaines faites d’après des jugements stylistiques arbitraires qui gonflent artificiellement l’oeuvre de certains artistes et en font disparaître d’autres. La connaissance de l’oeuvre et de la personnalité des artistes, la hiérarchie qu’on peut établir entre eux seront ainsi fondées sur des faits établis. Et le lecteur séparera facilement ces faits des attributions traditionnelles qui sont rapportées ici ou là et désignées comme telles.
 
 
Pierre Bichet, lithographies
 
«  J’aime faire des dessins qui parlent aux gens ; leur montrer le pays qu’ils aiment  avec parfois les choses qu’ils n’ont pas su voir ».

Les  lithographies représentent sans doute la partie la plus connue de l’œuvre du peintre Pierre Bichet, artiste franc-comtois disparu en 2008. Ses estampes des paysages du Jura ont construit sa renommée et forgé son ancrage dans l’imaginaire populaire. Pourtant, et c’est paradoxal, la diversité thématique initiale de son œuvre lithographique, l’évolution de son style graphique, de sa technique et ses influences restent largement méconnus.

Pierre Bichet aimait à se décrire comme un imagier plutôt qu’un artiste. La lithographie lui a permis de reproduire  ses images et les diffuser, donnant à chacun la possibilité  de magnifier, à travers  l’œuvre de l’artiste, le paysage de son quotidien. « Hanté par la disparition de ce qu’il a dessiné toute sa vie, Pierre Bichet témoigne de la réalité, à un moment donné de l’histoire, d’un pays il a vécu, pour que la grande congère de l’oubli ne le recouvre pas » souligne Bernard Moninot dans l’avant-propos de l’ouvrage.
Avec ses lithographies, Pierre Bichet (1922-2008) revendiquait un art authentiquement populaire. Si les estampes consacrées au Jura représentent la partie la plus connue du travail de l’artiste franc-comtois, la diversité de son œuvre – qui couvre plus d’un demi-siècle de création –, l’évolution de son style graphique, des sujets abordés, de sa technique et ses influences sont plus rarement évoquées.
Cet ouvrage propose au lecteur un itinéraire exhaustif et chronologique dans l’œuvre de Pierre Bichet lithographe, des premières représentations de personnages au noir en 1948 à Paris, au dernier paysage coloré du haut Jura, réalisé en 2001.
Édition en coffret comportant un ouvrage de 272 pages consacré à l’œuvre lithographique du peintre franc-comtois, accompagné de la reproduction d’un carnet de dessins de 56 pages. Editions du Sekoya, 2016, 49 €.