Nos amis Vincent Bichet et Michel Campy, chargés de recenser les sites géologiques à préserver, s'inquiètent du devenir du site de Loulle et le font savoir.
(Le Progrès, 3 avril 2012)
N'hésitez pas à nous faire part de vos réactions, meta.jura@laposte.net
Comme en 2016, Mêta Jura a participé bénévolement ce printemps 2018 à la campagne de peinture des pistes et empreintes visibles. Une bonne partie du site a été protégée temporairement par une couverture composée de diverses couches de sable, de copaux, puis de terre en 2014. Mais une partie a été laissée à l'air libre pour en permettre la visite et la découverte.
En 2016, le nettoyage du site à abouti à la conclusion qu'environ 25 à 30 m2 avaient disparu au niveau de la surface à empreintes de dinosaures depuis l'époque des fouilles, soit en 10 ans : les strates peu épaisses de calcaire, 2 à 5 cm environ, sautent avec le gel, l'eau s'insinuant entre les lits de roche.... et chaque empreinte ayant créé une dépression, des flaques d'eau y stagnent souvent. Par ailleurs une végétation discrète, mais bien présente, se développe à la bonne saison et les racines participent aussi à cette dislocation.
Quelques images prises au printemps 2018 montrent bien cette destruction irrémédiable.
Une empreinte un peu plus petite qu'un mètre dont il ne subsiste plus que des lambeaux. A l'arrière-plan, une empreinte de patte avant en demi-cercle dont on imagine sans difficulté la disparition prochaine.
©photos F. Schifferdecker
En 2020, un passage sur le site a permis de constater que la nature poursuivait inexorablement son travail. Les plantes se sont multipliées, quelques arbustes ont pris racine, la peinture a disparu dans de nombreuses empreintes... Le site est rendu à la nature. Feu les empreintes dans quelques années... Les gestionnaires de ce patrimoine naturel n'ont-ils toujours pas pris conscience de la fragilité de ce site exceptionnel, d'envergure internationale, et qu'il doit faire l'objet d'un entretien au moins annuel ?
La revue le Jura français a publié un important dossier dans son fascicule n° 328, (novembre 2020-février 2021) intitulé Sur les pistes des dinosaures jurassiques de l'Arc jurassien, écrit par Marie-Jeanne Roulière-Lambert et François Schifferdecker. La première partie trace un rapide historique des découvertes de dinosaures et de leurs empreintes dans l'Arc jurassien, alors que la seconde aborde la problématique de la sauvegarde et de la mise en valeur des sites à pistes de dinosaures. Le résultat n'est guère glorieux, on s'en doute...
Pour en savoir plus sur la revue Le Jura français, cliquez ici.
Est-ce à la suite des lignes ci-dessus et (ou) des articles du Jura français que le site a été nettoyé et les empreintes repeintes ? En juin de cette année 2021, un technicien de la Communauté de Communes Champagnole Nozeroy Jura, secondé d'écoliers du village de Loulle, ont joué du sécateur et du pinceau pour remettre le site en ordre. Un encadrement scientifique serait un plus indispensable pour une telle action. Néanmoins, on relève une intervention officielle pour l'entretien de ce site, un renouveau à poursuivre. Bravo !
La revue nationale, bien connue, "ELLE " a bien relevé le fait et invite à la visite.
Pour votre information, le diplodocus est un sauropode, comme le tigre un félin...
Si vous arrachez ces plantes, vous disloquez tout. Si vous laissez pousser, le résultat ... est identique ! Seule une protection digne de ce terme, soit un espace fermé, sauvera ce site unique dans la chaîne jurassienne actuellement.