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Démonstrations de tournerie

 

 

La tournerie est un savoir-faire qui connut des heures de gloire dans le Jura ( grâce, entre autre, à la présence de forêts de buis). Cet artisanat trouve aujourd'hui en Christophe Picod un historien et un expérimentateur passionné et passionnant.

 

 

 

Petite présentation du tourneur

Christophe PICOD, membre de Mêta Jura depuis de nombreuses années, est issu d'une famille de tourneurs sur bois d'Arinthod (Jura) depuis plusieurs générations. Tourneur amateur, il est l'auteur d'un livre (Les tourneurs sur bois, Belfort, France Régions, 1991, 256 p. - Prix du Livre Comtois en 1991) et de plus de 25 articles depuis 1990. Ses recherches historiques et techniques portent sur le métier de tourneur. Il s’intéresse aux techniques antiques en collaboration avec des archéologues. La plupart de ses expérimentations sont publiées dans le bulletin ou les monographies de la collection Instrumentum et autres revues plus grand public. Ses travaux portent sur la tournerie et tabletterie sur os. Il participe à des colloques, expositions et animations dans les musées jurassiens (français et suisses) ou lors de diverses manifestations. Ses activités et recherches sont à découvrir sur son site internet : cpicod.blogspot.fr

 

 

Les activités pour les 30 ans du Musée du jouet

Dans le cadre des 30 ans du Musée du Jouet à Moirans-en-Montagne, les 8 et 9 juin 2019, Christophe a participé et animé des activités diverses autour du tournage de l'os : on a pu jouer avec des jeux anciens en os, le jeu de marelle romain comme celui trouvé à Pannessières (Jura), assister au tournage à l'archet de jetons gallo-romains en os, regarder un jeu des 12 lignes romain (duodecim scriptorum, ancêtre du Tric trac ou Backgammon), jouer aux jonchets, regarder la copie du jeu d'échecs de Noyon en bois de cerf du XIe siècle, essayer de jouer avec des bilboquets inuits en os dont la boule est remplacée par le crâne d'un lapin des neiges !  et, enfin, retrouver les jeux d'osselets en os de notre enfance.

 

 

Les reproductions demandées par le musée et le making of !

Le Musée de Moirans, qui a été habilité à recevoir des publics malvoyants, a demandé à Christophe Picod plusieurs fac-similés de jouets anciens en os, entre autres. Ces reproductions, les médiateurs du Musée les font découvrir par le toucher au public. Ces jouets ont été fabriqués dans le respect des techniques antiques et leur patine a nécessité l'emploi de pigments naturels tels que des teintures végétales, noir végétal, gomme arabique, ocre rouge etc ... Leur ressemblance avec les objets sous vitrine du Musée est telle que la directrice du Musée, Mélanie Bessard, a demandé à Christophe de signer et dater ses œuvres par une signature gravée afin que, dans le futur, ses copies ne soient pas confondues avec des originaux !

 

Le musée de Moirans conserve aussi une "poupée" égyptienne, aux jambes et bras articulés, qui a plus de 3500 ans. En fait, il s'agirait d'une représentation d'un serviteur ou esclave provenant vraisemblablement du mobilier déposé dans une tombe. Elle mesure 27 cm de haut. Christophe en a fait une copie fidèle qui peut être manipulée lors des animations avec les enfants des écoles ou les malvoyants. Copie en bois léger, teinture noir végétal et gomme arabique, ocre rouge et blanc d’œuf.

 

Vous pouvez la voir marcher en cliquant ici.

 

Reproduction d'un peigne du XIIe siècle

En 2020, Christophe s'est lancé un défi, à la demande du Musée de la Forteresse royale de Chinon : reproduire le peigne en ivoire d'Aliénor d'Aquitaine.

Première difficulté : il n'est plus possible de se procurer de l'ivoire; il a donc fallu se contenter d'os, plus difficile à travailler et surtout ne fournissant guère de large plaque. Plusieurs plaquettes avec les dents ont du être assemblées sur la largeur après avoir été confectionnées, et cela de manière invisible. Et, il n'a pas été de tout repos de découper ces dents sans casser celles déjà faites.

Le gravage des décors et la dorure ont également exigé de développer des techniques particulières vu les matériaux : ingéniosité et débrouillardise étaient de mise, après de nombreuses tentatives parfois navrantes.

En fin de compte, un fac-similé unique, un exploit de tabletterie... à manipuler avec doigté !

Et plein d'autres choses à découvrir sur son blog : cpicod.blogspot.fr

 

       

 C. Picod dans son atelier et mise en patine d'une copie de poupée ancienne en os              

Copies de jetons et dés en os gallo-romains

fac similé d'une "poupée" égyptienne

Fac-similé en os du peigne en ivoire d'Aliénor d'Aquitaine